INCA
Analyse individuelle de l’attention durant une session neuro-feedback pour applications cliniques
Selon le rapport 2019 de l’OMS, l’accident vasculaire cérébral est la troisième cause d’invalidité dans le monde, avec 15 millions de personnes touchées chaque année. De plus, la dépression, l’anxiété, l’autisme et le trouble déficitaire de l’attention/hyperactivité (TDAH) sont aussi répertoriés comme causes importantes d’invalidité. Il est attendu, durant les prochaines décénnies, une augmentation de la charge et du cout des troubles mentaux et neurologiques, incitant les organismes politiques de santé publique à donner une priorité aux services de réadaptation.
Le neurofeedback (NF) renvoie au patient une information en temps réel de son activité cérébrale afin d’apprendre à autoréguler les zones cérébrales ciblés par la rééducation neurale. Le NF est une technique puissante pour stimuler la plasticité cérébrale et utilise généralement des mesures d’électroencéphalographie (EEG). Cette technique est reconnue comme prometteuse en rééducation cérébrale, car elle est non invasive et de longue durée, offrant une nouvelle façon de traiter les symptômes et d’améliorer la qualité de vie du patient. Différentes études ont montré la capacité du neurofeedback à réduire la morbidité associée à un large éventail de troubles cérébraux, notamment les troubles psychiatriques (comme la dépression, l’anxiété ou la schizophrénie), les troubles neurodéveloppementaux comme l’autisme et le TDAH, ainsi que les accidents vasculaires cérébraux. Par conséquences, le NF offre une alternative prometteuse, ou un complément, aux approches classiques.
Cependant, il existe une grande variabilité dans la réussite du NF, puisqu’un tiers des participants suivant un entrainement neurofeedback n’apprennent pas à réguler leur propre activité cérébrale. Les facteurs motivationnels et attentionnels sont les principaux responsables de la réussite du NF. La motivation est susceptible d’influencer l’attention, car de mauvaises performances peuvent accroître la peur de l’incompétence et réduire la confiance en soi, ce qui peut conduire à un désengagement envers la tâche et à une potentielle étiquette de « non-répondant » pour les individus au fil du temps.
Nous savons que maintenir son attention sur une tâche durant une période prolongée est crucial pour une bonne performance, mais cela est exigeant et conduit à des pertes d’attention. L’état d’alerte physiologique est appelé arousal. Lorsque l’arousal est trop faible ou trop élevé, le participant a des pertes d’attention conduisant à de moins bons résultats. En effet, lorsque nous sommes trop détendus, notre esprit peut vagabonder, et lorsque le niveau d’arousal est élevé il peut être lié au stress ou à une distraction provoquée par des pensées intrusives. Seul un niveau d’arousal intermédiaire est lié à la concentration sur la tâche et à une bonne performance.
En neurosciences comportementales, le suivi oculaire et la conductance cutanée, ont été largement utilisés pour mesurer les caractéristiques psychophysiologiques liées à l’arousal et à la concentration.
En utilisant ces capteurs psychophysiologiques, l’objectif d’INCA est de développer une méthode permettant de suivre le niveau d’engagement des patients lors d’un entraînement neurofeedback. Cette méthode sera validée sur des données cliniques de patients post-AVC aillant suivi un entraînement neurofeedback.
Les résultats d’INCA permettront par la suite d’optimiser individuellement les séances de NF en estimant avec précision et en temps réel l’engagement des patients dans la tâche afin d’adapter la séance en conséquence. L’adaptation individuelle des procédures NF et la réduction conséquente de la proportion de « non-répondeurs » augmenteront l’efficacité du NF et renforceront sa capacité de rééducation cérébrale. INCA a le potentiel d’impacter positivement la qualité de vie d’une grande variété de patients.